Conformément aux engagements du Président de la République, rappelés à l’issue du conseil des ministres du 31 mai 2017, le régime social des indépendants sera adossé au régime général de sécurité sociale au 1er janvier 2018. À cette date, le RSI disparaîtra donc dans sa configuration actuelle...
Le RSI deuxième régime de protection sociale en France
Le RSI assure la couverture du risque maladie et maternité de l’ensemble des travailleurs indépendants ainsi que le versement de la retraite de base de ces assurés, à l’exception des professions libérales.
Le RSI en quelques chiffres (2016)
Maladie :
- 4,6 millions de bénéficiaires - 8,6 Mds€ de prestations versées
Retraite :
- 2 millions de retraités - 9,2 milliards d’euros de pensions versées dont 7,4 milliards au titre de la retraite de base et 1,8 au titre de la retraite complémentaire
Cotisations :
- 2,8 millions de cotisants dont 40% sont micro-entrepreneurs
Organisation :
- 5 500 personnes salariées du RSI - 1 caisse nationale, 29 caisses régionales - Les prestations d’assurance maladie sont versées par 19 organismes conventionnés avec le RSI.
L’adossement du RSI au régime général, un nouveau départ pour une protection sociale des indépendants confortée et simplifiée
Appels de cotisations incompréhensibles, interventions d’huissiers injustifiées, dossiers de retraite traités dans des délais importants : la création du régime social des indépendants a été marquée pendant plusieurs années par de graves dysfonctionnements, notamment dans la conception des évolutions informatiques qu’elle supportait, qui ont fortement affecté les travailleurs indépendants.
En dépit des améliorations de gestion réalisées par la suite, notamment grâce à l’engagement des équipes du RSI, la relation de confiance est aujourd’hui altérée entre les indépendants et leur sécurité sociale et il convient de franchir une nouvelle étape pour une organisation plus efficace et plus moderne.
A compter du 1er janvier 2018, la protection sociale des travailleurs indépendants sera donc confiée au régime général, qui couvre déjà l’essentiel de la population française.
Cette réforme doit permettre aux travailleurs indépendants de bénéficier d’un système de sécurité sociale aussi efficace et rapide que celui des salariés. Cette réforme permettra également de simplifier les démarches des assurés sociaux dans leur parcours professionnel en supprimant les démarches de passage d’un régime à l’autre quand un salarié devient indépendant ou l’inverse.
Ainsi, lorsqu’un salarié quittera son entreprise pour lancer sa propre activité, il n’aura plus besoin s’agissant de sa sécurité sociale d’engager de démarches particulières : son assurance maladie restera gérée par sa CPAM (ou CGSS dans les DOM) et la validation, en vue de sa retraite, de ses périodes de travail en tant que salarié et en tant qu’indépendant sera intégralement effectuée par sa caisse d’assurance vieillesse.
Les dispositions relatives à la nouvelle organisation seront inscrites dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018. À titre d’exemple, s’agissant des prestations
d’assurance maladie, aujourd’hui versées par des organismes conventionnés avec le RSI : à compter du 1er janvier 2019, les travailleurs indépendants nouvellement affiliés et précédemment salariés auront la possibilité de continuer à faire servir leurs prestations par leur CPAM ; en 2020 les CPAM reprendront la gestion de l’assurance maladie pour l’ensemble des assurés.
Une montée en charge par étape pour une réforme fondamentale
Il s’agit de l’une des réformes les plus importantes dans l’organisation de la sécurité sociale depuis sa création en 1945. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé et Gérald Darmanin, ministre de l’action et des Comptes publics, ont confié à M. Dominique Giorgi, inspecteur général des affaires sociales, une mission de pilotage de cette opération, de concertation avec l’ensemble des parties prenantes et de définition de la cible d’organisation.
Le régime général de sécurité sociale, qui concerne aujourd’hui les salariés non agricoles, sera étendu pour couvrir à la fois ces salariés mais également les travailleurs indépendants non agricoles. Ces évolutions seront sans impact sur les spécificités de la protection sociale des indépendants décrites ci-dessous ou sur la situation en matière d’assurance vieillesse des professions libérales.
Réorganiser la protection sociale
Compte tenu de l’ampleur de la transformation, une phase transitoire de l’ordre de deux ans est prévue, pendant laquelle les différentes missions du RSI (liquidation des retraites, assurance maladie, recouvrement des cotisations, etc.) seront progressivement reprises en gestion par les caisses du régime général (CPAM, CARSAT et URSSAF).
La responsabilité du pilotage de ces missions sera néanmoins confiée, même dans la phase de transition qui commencera dès le 1er janvier 2018, aux caisses nationales du régime général (CNAMTS, CNAV, ACOSS). Cette transition sera conduite dans des conditions permettant une évolution progressive, mais rapide, des organisations de travail, et un transfert de gestion sécurisé et respectueux de la gouvernance, des personnels et des relations sociales au sein du RSI.
Cette période de transition sera également mise à profit pour négocier les conditions de l’intégration des personnels du RSI au sein du régime général, avec les représentants de ces salariés. L’organisation définitive sera en place au plus tard le 31 décembre 2019.
Une mutation qui facilite l’harmonisation des droits mais préserve les spécificités de la protection sociale des travailleurs indépendants
Les prestations auxquelles ont droit les travailleurs indépendants se sont rapprochées de celles des salariés au fil du temps. Ainsi, les remboursements des frais de santé sont identiques. De même, les retraites de base sont calculées selon les mêmes principes (durée de cotisation ; âge de départ ; règles de calcul). Ce rapprochement facilitera bien sûr la reprise en gestion par le régime général.
Il sera poursuivi notamment dans le domaine de la maternité. Une mission sera prochainement lancée pour faire aboutir en 2019 l’objectif de convergence des conditions de prise en charge du congé de maternité, tout en prenant en compte les particularités d’exercice des indépendantes.
Certaines prestations sont en revanche spécifiques aux travailleurs indépendants et ont vocation à continuer à l’être : c’est ainsi le cas de l’action sociale, notamment s’agissant de la prise en charge des cotisations pour les assurés en difficulté ; c’est le cas aussi du régime des retraites complémentaires (RCI).
Enfin, les travailleurs indépendants conserveront leurs propres règles en matière de cotisations : il n’est pas question d’aligner leurs cotisations sur celles des salariés, ce qui aurait pour conséquence une augmentation de l’ordre de 30 % de leur niveau de contribution.
Une gestion dédiée de la sécurité sociale des travailleurs indépendants
Dans le cadre du régime général, les travailleurs indépendants bénéficieront d’une organisation dédiée. Les spécificités de gestion qui doivent demeurer spécifiques à la sécurité sociale des travailleurs indépendants seront donc prises en compte dans le cadre d’une organisation propre.
Des travailleurs indépendants associés à leur protection sociale La période de transition permettra d’organiser la représentation des travailleurs indépendants, qui continueront à être associés aux évolutions de leur protection sociale par le biais des actuels élus du régime social des indépendants pendant la période de transition et par des conseils, à l’échelle nationale et régionale, de la protection sociale des travailleurs indépendants.
Leur rôle sera notamment d’apprécier la qualité du service rendu aux travailleurs indépendants, de piloter le régime de retraite complémentaire des indépendants, d’organiser la mise en œuvre de l’action sociale à destination de cette population et de faire toutes propositions utiles à l’amélioration de la protection sociale des travailleurs indépendants.
Source : Ministère de l'Economie.