La France compte encore 9,5 % de chômeurs parmi sa population active, Outre-mer inclus. C’est au-dessus de la moyenne de la zone euro et de l’Europe tout entière ; c’est environ le double du taux britannique, du taux polonais ou du taux roumain. Les derniers fidèles de François Hollande peuvent triompher en soulignant la stabilité du chômage sur l’ensemble de son quinquennat ; à ce niveau-là, il n’y a pas de quoi être fier ! L’Allemagne, elle, affiche 3,8 %, un taux que nous n’avons plus connu depuis pile quarante ans.
Malgré tout, les statistiques publiées jeudi par l’Insee recèlent trois bonnes nouvelles. Primo, la tendance s’améliore depuis deux ans. Secundo, cette inversion de la courbe est bien la preuve que les réformes – CICE, Pacte de responsabilité, loi El Khomri… – paient.
Dommage que le précédent président s’y soit lancé si peu, si tard. Tertio, les réformes ne sont pas incompatibles entre elles. L’Insee note en effet que le « taux d’emploi » (le nombre de personnes ayant un travail, rapporté non pas à la seule population active mais à l’ensemble des 15-64 ans) n’a jamais été aussi haut depuis 1980.
La remontée est surtout spectaculaire depuis une décennie chez les seniors, sous l’effet des réformes suc
cessives des retraites. Une preuve empirique de la vacuité des thèses prônant un partage du marché du travail : reculer l’âge de la retraite, ce n’est ni mettre les seniors au chômage, ni « piquer le boulot des jeunes » (le taux de chômage des jeunes n’a pas flambé pendant ce temps) !
Bonus : les perspectives de croissance, donc d’emploi, restent favorables pour les prochains trimestres. De quoi faciliter l’acceptation des prochaines mesures : flexibilisation du marché du travail, sevrage des contrats aidés, rénovation de l’assurance-chômage, remise à plat de la formation professionnelle. Mesures indispensables pour ne pas en rester à 9,5 %.
Article de Monsieur Olivier Auguste du 17/08/2017
L'opinion : Economie - Crédits photos: rfi.fr - Reuters - Charles Platiau